
Face à la crise de l’aéronautique, les industriels du Biterrois préparent l’après
Après l’annonce de la suppression de près de 5.000 postes à Airbus, les salariés des entreprises de sous-traitance font part de leur inquiétude. Dans le Biterrois, une douzaine d’entre elles, rassemblées en réseau, ont d’ores et déjà commencé à se tourner vers d’autres secteurs d’activité.
-3.400 postes à Toulouse, -1.000 à Nantes, sans compter les milliers des prestataires. Le plan social d’Airbus a été dévoilé mercredi lors d’un comité d’entreprise européen. Au total, 15.000 postes vont être supprimés dans le monde dont 5.000 en France. Une catastrophe pour la région toulousaine, et plus largement pour l’Occitanie où 40% des emplois industriels sont liés à l’aéronautique.
Dans le Biterrois, une douzaine d’entreprises sont concernées. Mais les dégâts devraient être limités, car depuis le confinement, les dirigeants travaillent à une reconversion de leur activité vers d’autres secteurs.
« Dès le début du confinement, on s’est mis autour de la table, raconte Mathieu Dossat, dirigeant d’ITS Fusion, un réseau qui regroupe les entreprises industrielles de Béziers. On a pu rencontrer les acteurs de l’eau, du secteur de l’environnement et du traitement des déchets, et on est en passe aussi de rencontrer ceux des énergies renouvelables pour leur proposer nos services. On voit qu’on a un accueil favorable de ces gens-là, donc on peut être confiants ».
« Ça aurait pu être la catastrophe, et aujourd’hui, on tend à l’éviter » – Mathieu Dossat
Avant de se tourner vers l’aéronautique, les entreprises industrielles de la région travaillaient plutôt en lien avec les groupes pétroliers. Le territoire à bénéficié de manière indirecte de la fusion des régions, en 2016. Alors qu’Airbus, basée à Toulouse, sous-traitait jusque-là plutôt avec des entreprises à Bordeaux, l’entreprise a tourné son regard vers l’Hérault, et plus particulièrement vers Béziers, quand est née la grande région Occitanie. Les industries de Béziers se sont alors insérées dans la chaîne de sous-traitance qui remonte à Airbus. Il y a plusieurs années, le secteur industriel du bitérrois avait déjà dû opérer une première diversification.
« Historiquement, on travaille sur le secteur pétrolier, rappelle Mathieu Dossat. C’est un secteur qui connaît des baisses et des crises cycliques, donc forcément, on a appris à vivre avec cela, à attendre que les crises passent ». Les entreprises concernées ont capitalisé sur cette expérience pour anticiper.« On a appris à être agiles et à aller chercher les nouveaux marchés dans des secteurs avec lesquels on ne travaillait pas jusqu’à présent ».
De Elena LOUAZON
Pour FranceBleu